pixels suspect
Sur un mur éclatant de couleurs vives et désordonnées, deux policiers en uniforme, symboles figés d’un ordre fragile, scrutent un être hybride né du spray et de la révolte. Un graffiti, c’est toujours suspect, toujours une menace potentielle. Cet androïde mi-machine mi-squelette est là, figé en une crucifixion moderne, bras tendus, corps bardé de rouages et de pistons. Son visage, crâne décharné surmonté d’une crête anarchique, semble lancer un cri muet, un défi qui s’étire dans le silence.
Les policiers, insensibles à la colère brute de l’œuvre, ne voient qu’une figure suspecte, un danger à éliminer. Leurs gestes sont précis, froids, comme s’ils opéraient une machine en panne. La force vive du graffiti se heurte à la mécanique de leur contrôle. L’un d’eux, masque chirurgical sur le visage, semble tenir à distance une menace invisible, tandis que l’autre fouille les entrailles métalliques de l’oeuvre peinte, en quête d’une arme, d’une preuve, d’une raison pour justifier son acte.
L’ironie crève les yeux : ils examinent un être déjà mis à nu, exposé sans détour sur le mur, image d’une société disséquée, figée dans sa propre brutalité.
ac/dc : tnt ( live at river plate 2009 )
AC/DC
AC/DC, c’est le rock brut, sans détours, une décharge d’énergie pure née des rues de Sydney en 1973. Fondé par les frères écossais Malcolm et Angus Young, le groupe s’est formé autour d’une idée simple mais puissante : créer une musique à l’image de leur style de vie intense, directe et sauvage. Avec des riffs tranchants comme des lames et un son électrique, ils bâtissent un univers unique où chaque note gronde comme un coup de tonnerre. Angus, dans son uniforme d’écolier devenu légendaire, incarne ce mélange de rage et de fougue, un gamin éternel qui transforme chaque scène en champ de bataille.
En 1974, la rencontre avec Bon Scott, chanteur à la voix rocailleuse et au charisme indomptable, change tout. Bon incarne l’essence du rock avec ses paroles provocantes, son humour noir et sa présence scénique explosive. Sous sa houlette, AC/DC s’impose avec des albums comme High Voltage et Highway to Hell, véritables manifestes de rébellion et d’insolence.
Après la mort tragique de Bon Scott en 1980, le groupe aurait pu disparaître. Mais AC/DC, fidèle à sa philosophie de vie, refuse de plier. Brian Johnson prend alors la relève au chant, apportant sa voix puissante et sa propre énergie brute. Avec Back in Black, ils signent l’un des albums les plus emblématiques de l’histoire du rock, un hommage à Bon et une renaissance. Le succès est planétaire : les riffs de « Hells Bells, » « You Shook Me All Night Long » et la chanson titre deviennent des hymnes immortels.
Les décennies passent, mais AC/DC reste fidèle à son style sans compromis, refusant de céder aux modes. Des albums comme For Those About to Rock (We Salute You), The Razors Edge et Black Ice perpétuent cette tradition d’un rock authentique, puissamment ancré dans les racines du blues, mais transcendé par une énergie purement électrique.
Malgré les pertes, les ennuis de santé et les aléas de la vie, AC/DC traverse les épreuves avec la même rage de vivre, toujours en tournée, toujours sur scène, prêts à enflammer les foules. Leur musique est universelle, un cri de liberté qui résonne à travers les générations. Avec leur simplicité brute, leur constance et leur refus de se conformer, AC/DC a marqué l’histoire du rock de son empreinte indélébile, prouvant que le rock’n’roll, à l’instar de la foudre, ne meurt jamais vraiment.