couleurs prémilinaires
Basquiat, affectionnait tout particulièrement les tons primaires, le rouge, le jaune et le bleu, ainsi que des nuances secondaires aussi vives qu’intenses, à savoir l’orange, le vert et le violet. Ces teintes créaient un contraste saisissant, insufflant à ses toiles une énergie vibrante qui captivait le regard.
Le noir et le blanc, tenaient également une place cruciale dans sa palette Le noir se déployait souvent pour définir des contours et des formes, tandis que le blanc jouait le rôle d’éclat mettant en relief les couleurs éclatantes. Cette danse contrastée de nuances conférait à ses créations une dimension graphique et expressive.
L’utilisation symbolique des couleurs constituait une autre facette captivante de son œuvre. Le rouge, par exemple, devenait le vecteur de la violence ou de la passion, tandis que le bleu pouvait évoquer la spiritualité ou la tristesse. Il est important de souligner que la symbolique des couleurs, chez Basquiat, n’était pas une constante fixe ; elle se pliait aux nuances changeantes du contexte de chaque œuvre.
Basquiat ne se bornait pas à jouer avec les couleurs, mais étendait son génie à la diversité des matériaux et textures. De la peinture acrylique aux crayons, des marqueurs aux sprays, jusqu’aux collages de tissus et de papiers, chaque toile devenait une toile de maître où la richesse des couleurs se mêlait à la profondeur des matériaux.
iggy pop : » je sais que tu sais «
préliminaires
Les nuits sont faites de longues attentes, de cigarettes fumées jusqu’au filtre, de verres à moitié vides qui traînent sur des tables bancales. Il y a quelque chose d’électrique dans l’air, une tension silencieuse, une sorte de ballet invisible où chaque geste compte.
Les préliminaires, c’est ça. Ce n’est pas seulement la peau qui frôle, ce n’est pas juste une main qui glisse sous un tissu, c’est tout ce qui se passe avant, bien avant que les corps ne s’embrasent. C’est dans les regards lancés au coin d’un bar miteux, où les néons clignotent comme des espoirs déchus. C’est le silence entre deux phrases, un soupir retenu, une hésitation qui en dit long. C’est la musique de fond, celle qui colle au mur avec le papier jauni, la mélodie qui rythme l’attente, la lente montée de la fièvre.
C’est le jeu des nerfs, l’art de savoir jusqu’où tirer sur la corde sans la rompre, cette tension qui fait de chaque mouvement un petit tremblement de terre. La caresse, la morsure, la chaleur qui monte dans la gorge, les éclairs qui passent sous la peau, ce sont des promesses tenues en suspens, des désirs qui s’étirent, qui se font languir, comme si le monde entier pouvait exploser dans le battement d’une paupière.
Les préliminaires, c’est cette danse sans nom, où chaque geste est un poème, chaque mot un éclat de verre qui scintille avant de disparaître. On y met tout ce qu’on n’a jamais su dire, toutes les peurs, toutes les cicatrices qu’on n’a jamais voulu montrer. C’est un combat où personne ne gagne, mais où les perdants sont ceux qui n’osent pas aller jusqu’au bout de l’attente, jusqu’au bout du désir.
On joue avec le temps, on le tord, on l’étire comme un élastique sur le point de casser. Et quand enfin on cède, quand les corps se rapprochent, se heurtent, se trouvent, ce n’est pas la fin, non. C’est juste un autre début, un autre chapitre dans un livre qu’on n’ose jamais vraiment finir. Parce que ce n’est pas le sexe qui compte, pas vraiment. Ce qui compte, c’est tout ce qu’on met avant, tout ce qu’on ne dit pas, tout ce qu’on laisse entre les lignes, tout ce qu’on attend, tout ce qu’on espère, tout ce qui brûle doucement, dans la nuit qui s’étire, encore et encore.